Médée, Corneille

Comment bien commencer cette année 2014 ? En relançant mon challenge Médée et en relisant la version de Corneille.

CORNEILLE Médée

Cette version est une version de théâtre classique puisque Corneille s’est lancé dans ce mythe en 1635. Corneille ne respecte pas la règle de l’unité de lieu, on peut donc également dire que cette version est une pièce baroque. Toujours est-il que cette pièce est une nouvelle écriture puisque Corneille s’inspire de la pièce de Sénèque en l’adaptant (beaucoup-Trop à mon goût !). D’abord ce qui est flagrant c’est la volonté de Corneille d’ajouter de la vraisemblance à la pièce. Ainsi, Créüse veut par dessus tout la robe que lui offre Médée. Ensuite, Médée n’a pas besoin de pleurer pour obtenir une journée supplémentaire, Créon lui donne. Comme si Créon avait honte de son attitude envers Médée.

Autre différence, la présence plus importante de certains personnages comme Egée. Même si on l’aperçoit rapidement chez Euripide, ici Egée a un rôle à part entière puisqu’il est lui aussi amoureux de Créüse. On trouve alors l’intrigue amoureuse à 3 personnes du théâtre classique. Egée devient par ailleurs un allié politique puissant pour Médée. On retrouve aussi Pollux, ancien compagnon de Jason dans la scène d’exposition.

Moi j’ai trouvé Jason détestable dans cette pièce. Il est montré comme un arriviste qui veut sauver sa peau et on a vraiment du mal à croire qu’il aime Créuse.

Toutes ces modifications tendent à lever un peu de culpabilité chez Médée. Corneille en fait un personnage un peu plus humain, moins terrifiant. La multiplication des différents points de vue sur cette héroïne tragique change notre vision. On la condamne moins facilement même si, comme je vous l’ai déjà expliquée, j’ai du mal à condamner cette héroïne ! Médée passe moins à l’action chez Corneille, elle subit davantage. Là encore cela la rend moins coupable de son crime.

Enfin, la fin de la pièce est elle aussi différente. Je ne vous la raconte pas car je n’ai aucunement envie de vous gâcher le plaisir de lire cette pièce ! Sachez que la fin est vraiment baroque, deus ex machina et autres soucis de bienséance sont au rendez-vous…

Médée
 L’avis de Nathalie
Je profite de ce billet pour relancer ma participation au challenge classique de Stephie.
challenge classique1

9 réflexions sur “Médée, Corneille

  1. J’avoue que cette version ne m’a pas passionnée. Je me souviens : de l’importance d’Égée qui permet que la pièce dure un peu plus longtemps, du minable Jason et de la fin sensationnelle (mieux vaut trop que pas assez) mais ce n’est pas du grand Corneille.

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