La présidente, François Durpaire & Farid Boudjellal

J’ai relu cette semaine une BD qui me semble toujours autant d’actualité et qui me glace à chaque vignette. Je me suis dit qu’il était important que je la chronique sur mon blog puisque cette montée des extrémismes m’angoisse plus que jamais. J’ai l’impression d’un aveuglement total qui s’étale comme une tâche d’huile. Chaque jour, j’entends ou je lis des articles, témoignages de personnes qui ne voient pas le danger, qui ne font pas le lien avec l’Histoire. Quand vont-ils ouvrir les yeux ?

2015

Cette BD nous livre un scenario catastrophe (pour moi en tous cas !) : Marine Le Pen devient présidente de la République. Ce qui est frappant dans cette BD c’est le réalisme du scenario et de sa mise en œuvre imaginé par François Durpaire et Farid Boudjellal. Ce récit d’anticipation a clairement un but civique, engagé. Les auteurs insistent sur chaque point du programme du FN. Cette BD est de l’ordre du documentaire. L’analyse politique et économique est précise et réfléchie.

En parallèle de la vie à l’Elysée de Marine Le Pen, on suit un groupe de militants anti-FN qui au travers d’un blog tente de dénoncer les décisions du gouvernement. C’est l’aspect fictionnel de la BD qui n’enlève en rien le projet de départ des auteurs.

Le trait est majoritairement noir. Les dégradés de gris viennent complètement porter le propos de François Durpaire. C’est l’obscurité d’un avenir dirigé par le FN que transmet ce coup de crayon, c’est aussi la colère des auteurs et l’incompréhension de bons nombres de français face à la politique actuelle.

La lecture de cette BD ne laisse pas intacte : elle est glaçante, effrayante. Je pense notamment au passage sur la surveillance numérique. Avec cette lecture, nous ne pourrons plus dire qu’on ne savait pas !

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