La tresse, Laetitia Colombani

J’ai vu ce titre fleurir dans les librairies, sur les blogs à sa sortie. Je l’avais acheté lorsqu’il est sorti en poche et me suis dit qu’il était grand temps de le sortir de ma PAL. Au fond de moi, j’avais peur d’être déçue. Lorsqu’on entend beaucoup parler d’un livre ou d’un film on place la barre un peu haute dans les attentes. Mais je n’ai pas du tout été déçue… au contraire…

06/2018

Quid ?

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.
 Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.
 Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité. Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Mon bavardage…

Dès les premières pages du roman, j’ai su que je n’allais pas pouvoir le lâcher et qu’il m’allait falloir tourner les pages une à une jusqu’à la fin, sans m’arrêter. J’ai apprécié le portrait juste et sensible des trois héroïnes. Elles nous entrainent toutes trois dans trois univers différents, dans trois vies différentes, dans trois pays différentes. Chacune livre un combat, contre la tradition qui pèse au quotidien, contre la société ou encore contre le cancer. Mais toutes ont une même force qui les unis : la volonté de combattre et de sortir victorieuse de cette lutte. Et puis il y a les cheveux qui est le fil conducteur du roman. Ces cheveux qui vont les réunir. Je trouve finalement ce point secondaire parce qu’on comprend vite quel va être le trait d’union entre ces trois femmes.

J’ai aimé l’écriture de Laetitia Colombani qui ne tombe jamais dans le pathos. Ce roman parvient à décrire parfaitement et avec beaucoup de réalisme la situation de ces trois femmes. Ce sont des portraits de femmes combatives que nous livre l’auteure tout en narrant avec beaucoup de justesse les doutes qui les assaillent. Elle laisse aussi au lecteur de s’imaginer l’évolution finale de ces héroïnes : Smita va-t-elle échapper à sa condition d’Intouchable ? Giulia sauvera-t-elle vraiment l’atelier de son père ? Sarah se sortira-t-elle vivante de son cancer ?

Ce roman pose par ailleurs des questions importantes de notre monde actuel. J’ai tout particulièrement apprécié la réflexion sur le regard des gens face à la maladie ou encore la discrimination qui se met en place, de façon insidieuse, fourbe. Et je me suis dit que cela brossait un portrait malheureusement très réaliste et bien peu glorieux de notre monde.

J’ai été touchée par le parcours de ces trois femmes. Smita m’a fait penser à une lionne prête à tout pour sauver sa fille. Je me suis totalement sentie capable de réagir ainsi pour améliorer la condition de vie de ma fille. C’est la lectrice-maman qui a été prise aux tripes dans ce portrait. Celui de Giulia m’a touchée aussi, mais un peu moins, dans sa force d’opposition à une société ne laissant que peu de place aux femmes dans l’amélioration de leur vie. J’ai aimé sa façon de faire vivre son histoire d’amour même si elle ne correspond pas aux critères habituels de sa famille, de son pays. Bien entendu, je n’ai pu que me sentir concernée par ce qui arrive à Sarah. C’est une de mes plus grande crainte : être confrontée à cette maladie terrible. Mais bien plus que cela, c’est la lectrice-prof/tutrice/formatrice qui a été touchée… ce portrait a apporté des éléments de réflexion à une de mes préoccupations actuelles : comment concilier vie privée / vie pro et s’épanouir dans les deux sans avoir à culpabiliser constamment ?

Ce roman est un très bel hommage aux femmes, à toutes les femmes de tous les pays. Laëtitia Colombani réussit à aborder bons nombres de sujets actuels sans que ce soit culpabilisant ni pour les hommes ni pour les femmes. Elle expose des faits et les interroge afin qu’ils ne deviennent pas banals. C’est une ode à l’émancipation des femmes dans notre société.

A lire de toute urgence si vous ne l’avez pas déjà fait.

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